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Le Courrier Picard titre : " Une aide de 75 000 euros pour la zone "moche" de la Vallée Saint-Ladre "
"Située au nord d’Amiens, cette zone fait partie des 74 sites retenus dans le plan de soutien à la transformation des centres commerciaux lancé par l’État. À la clé : 75 000 euros pour le financement d’études préalables. Sur place, les commerçants saluent l’initiative.
Après les résidences du parc Beauvillé et le centre commercial Pierre-Rollin, la ville d’Amiens pourrait voir un troisième site intégrer le palmarès de la France moche, ce compte X qui recense partout en France les bâtiments les plus laids et les horreurs locales. La zone commerciale de la Vallée Saint-Ladre n’y figure pas encore, mais depuis vendredi dernier, elle fait partie des 74 sites retenus dans le plan de soutien à la transformation des centres commerciaux lancé par l’État.
Situées en entrée de ville ou en périphérie, et devenues le symbole de la France Moche avec leurs enfilades de bâtiments vieillissants et leurs parkings XXL, ces zones vont bénéficier d’une enveloppe de 26 millions d’euros pour financer leur modernisation.
Sur les 74 villes lauréates de l’appel à projets, 63 vont se voir octroyer une subvention de 75 000 euros pour la réalisation d’études préalables à leur transformation. C’est le cas de la zone commerciale de la Vallée Saint-Ladre donc, située derrière l’hypermarché Carrefour, et où les enseignes ont fermé les unes après les autres après la création de Shopping Promenade, le centre commercial de plein air construit à deux pas.
Après leur départ, la rue Le Tintoret a été régulièrement la cible de nuisances : installation sauvage de caravanes des gens du voyage sur les parkings, dépôts d’ordures, problèmes de squat dans les locaux inoccupés, propriété d’une société foncière.
« On a retrouvé des ordures partout, des matelas, de la nourriture, des bouteilles, c’était devenu un taudis ici », rapporte cet ouvrier mobilisé mardi avec une équipe dans des locaux situés près de l’ancien magasin de jouets Maxitoys.
Le propriétaire, qui a récupéré son bien squatté, leur a demandé de tout casser à l’intérieur avec l’objectif de le relouer.
Il faut dire que l’ouverture en 2022 de quatre nouvelles enseignes a redonné un peu de souffle à cette zone où la présence d’une grande église évangélique, en lieu et place de l’ancienne Halles aux vêtements, détonne un peu. « Ce plan de soutien est une très bonne nouvelle pour les zones commerciales qui ont vocation à se moderniser et à se renouveler si elles ne veulent pas se mettre en danger face à la concurrence féroce des ventes en ligne. Certains de mes clients m’achètent des véhicules à distance et uniquement par visio. Ce qui était inconcevable autrefois », commente Nicolas Lefort, gérant de Simplici car, spécialisé dans la vente de véhicules neufs ou d’occasion aux particuliers.
Le gérant de Kap carrelage, l’enseigne voisine, se prend, lui, à rêver de ce que pourrait devenir le site : « La zone était morte avant que nous nous installions avec mes confrères. Nous avons réussi à la réveiller un peu, mais si on pouvait aussi faire venir ici un restaurant et des bureaux par exemple, ce serait génial en termes de flux », souffle Florient Dantin, qui espère voir arriver une nouvelle enseigne dans les locaux de l’ancien magasin Vet’affaires, qui fait face à son magasin.
Ici, des blocs de roche empêchent l’installation de caravanes. « Mais ce n’est pas joli et engageant lorsqu’on arrive. »
À Amiens, le projet de transformation est loin d’être prêt et abouti
Contactée, la ville d’Amiens confirme avoir candidaté à cet appel à projet. «
Cette subvention (NDLR
: de 75 000 euros) permettra à la collectivité de mobiliser un soutien en ingénierie et de travailler à une étude sur les perspectives de requalification. Cette étude servira d’outil d’aide à la décision pour les élus » , précise-t-elle.
L’enjeu est important, car sur les 63 communes retenues pour bénéficier d’une subvention aux études préalables, 16 pourront prétendre, par la suite, à des crédits supplémentaires pour financer des travaux. Pour exemple, la ville de Bourges, qui fait partie des communes ayant présenté les projets les plus aboutis, se voit octroyer dès à présent une subvention de 2,1
millions d’euros pour rénover sa zone commerciale, et le Mans, 3,3 millions d’euros. À Amiens, l’option d’une reconversion en zone mixte mêlant bureaux et logements tenait encore la corde, il y a quatre ans, quand la ville d’Amiens ne croyait plus en sa zone commerciale de la Vallée Saint-Ladre. L’arrivée de nouvelles enseignes va-t-elle changer la donne ?"
Article de Térézinha DIAS paru dans le Courrier Picard du 4 avril 2024
Source : https://journal.courrier-picard.fr/courrier-picard#CPicard/web,2024-04-04,84GRAMIENS|CPI,2024-04-04,84GRAMIENS,1|13